Un terrain maison à Saint-Jean
Avant de s’installer rue de la Vallée-aux-Prêtres, siège actuel de l’ASPTT, les « postiers » ont grandi dans le quartier Saint-Jean où la salle Saint-Jean-Bosco, d’abord propriété de la paroisse Notre-Dame, fut définitivement acquise en 1966. « En 1945-1946, nous avions construit un terrain de basket de nos mains. Là-bas, on a longtemps joué sur du sable se rappelle Valère Fourneau. C’était du jeu sans dribble ! Après, il y a eu du bitume puis une sorte d’enduit plastique fait de dalles. Aujourd’hui, il y a des terrasses en ville qui ont été fabriquées avec ces dalles… » La salle Saint-Jean-Bosco abrite toujours les karatékas de Muriel Poitevin.
Un printemps 1941.
La déclaration en préfecture en atteste, l’ASPTT Châteauroux est officiellement née le 15 mars 1941. Le but de l’association, « La pratique obligatoire des exercices physiques et des sports pour les agents des PTT » comme le précise le Journal officiel… « Tout est parti du télégraphe et de son contrôleur principal, Henri Ballereau, raconte Valère Fourneau. Il lisait le journal L’Auto (l’ancêtre de L’Equipe) tous les jours et il a donné rendez-vous aux sportifs des PTT. C’était à l’Étoile… » Au sortir de ce fameux rendez-vous, une équipe de foot et deux équipes de basket, l’une féminine, l’autre masculine ; et l’histoire pouvait s’écrire.
Des envies de PH
Fer de lance de l’ASPTT naissante, la section football s’est très rapidement mise en évidence dans le championnat départemental. « Le football a en fait profité des Alsaciens repliés sur Châteauroux alors en zone libre, souligne Valère Fourneau. L’équipe a très vite joué la montée en Promotion d’Honneur ». C’est au Champs Augé, le futur stade municipal Gaston Petit, que l’ASPTT a fait ses gammes. Le vestiaire d’alors ? Un vieux wagon !
Filets de pêche
Dans les années 40, on ne parlait pas encore de match de gala ou de démonstration. Le terme exact, c’était les matchs de propagande. Ça ne s’invente pas. Les basketteuses de l’ASPTT disputèrent donc leur premier match de propagande en 1942 : « C’était à Saint-Christophe-en-Bazelle ; L’instituteur du village nous a demandé de venir jouer contre Le Mans. On avait mis des cercles sur des tonneaux avec des filets de pêche pour faire les paniers. Mais comme les filets étaient fermés il fallait ressortir les ballons à chaque panier ».
De la gym au panier.
Que les basketteuses contemporaines en prennent de la graine, si le basket féminin est apparu sous les couleurs postières, c’est grâce à la gymnastique ; plus précisément l’éducation physique : « C’est moi qui faisait la gym des téléphonistes au foyer, se souvient Valère Fourneau. Les filles avaient une heure de 7h à 8h ou de 8h à 9h. Je les ai utilisées pour monter l’équipe de basket ».
Un club très fermé
Destinée aux personnels des Postes Télégraphes et Télécommunication (PTT), l’ASPTT était statutairement présidée par le directeur local des PTT, en tous cas jusqu’en 1993 et le mandat de M. Foussadier. Jusqu’au milieu des années 70 – 80, la Fédération nationale autorisait seulement 30% de licenciés n’étant pas employés par les PTT. De l’eau a coulé sous les ponts depuis…
Entente franco-américaine.
La présence américaine à Châteauroux a bien évidement favorisé l’essor du basket à l’ASPTT. « Chaque compagnie présente avait son équipe de basket. Nous avions nos entrées dans l’une d’entre elle et leurs joueurs venaient avec nous sur le terrain de Saint-Jean-Bosco ». En 1993, l’ASPTT ravivera les vieux souvenirs en faisant signer Victor Holloway, un Américain venu se distinguer dans le championnat de… Régional 2.
La Vallée-aux-Prêtres.
Le déménagement de l’ASPTT rue de la Vallée-aux-Prêtres s’est opéré en 1973. Valère Fourneau : « À cette époque, nous n’y arrivions plus à Saint-Jean-Bosco. Pour s’agrandir là-bas, il aurait fallu acheter les jardins alentours. J’ai rencontré Daniel Bernardet (alors maire de Châteauroux) qui était mon voisin. Il a eu une oreille attentive et nous a proposé le terrain de Cré. On a fait un échange. On avait vu avec l’architecte : nous n’avions pas de subvention pour le club-house et les tribunes. Les vestiaires, nous n’en avions droit qu’à deux. L’Union des ASPTT nous a finalement bien aidés ».
1300
C’est à quelques unités près le record de licenciés à l’ASPTT au tournant des années 80 – 90. Plus d’un millier de membres et deux sections de pointes : la natation et le basket. Deux des trois piliers (avec le football) de l’ASPTT à sa création. En 1991, des sections, il y en avait justement dix. Parmi lesquelles le bowling, le golf ou la randonnée pédestre…
Championnes
L’ASPTT a toujours avancé avec la même philosophie : celle de former de jeunes joueurs en leur inculquant certaines valeurs. « On ne pouvait compter que sur les jeunes pour nos équipes séniors. Jamais nous n’aurions eu l’idée de payer des joueurs ». La formation à la sauce postière a ainsi permis de vivre de grandes heures quand les cadets du basket disputèrent un quart de final du championnat de France en 1963. Les titres de gloire, ce sont toutefois les demoiselles du basket qui les décrochèrent avec les couronnes nationales UFOLEP en 1967 et 1971. « De mémoire, ce sont les deux seuls titres de champions de France de l’histoire de l’ASPTT » croit se souvenir Valère Fourneau.
2400
C’est un autre record que l’ASPTT doit au piano à bretelles. Dans l’histoire du club, le bal du parc Hidien était un sommet. « Une année, il y avait 2400 personnes pour un bal animé par André Verchuren et son accordéon. Il y avait tellement de monde qu’il avait fallu monter un second parquet ».
Grands moments
Des dates qui sortent de l’ordinaire, Valère Fourneau en a plein de souvenirs. Les traditionnelles sorties champêtres de Chabris, au printemps, et de Palluau, à l’automne. Quand les licenciés de toutes les sections se retrouvaient pour des déjeuners sur l’herbe et des concours de pêche conviviaux. Il y eu également une finale de la Coupe de l’Indre de basket organisée sur l’esplanade du centre Racine, là où a poussé depuis Équinoxe. Autre fait marquant de la longue histoire de l’ASPTT : un match de basket ASPTT Paris / ASPTT Châteauroux achevé sur une visite de la capitale en compagnie de l’équipe de… Tchécoslovaquie.